Faire marrer quelqu’un avec un dessin, ça paraît simple. On exagère un peu, on allonge un nez, on plisse les yeux et hop, c’est drôle, non ? Eh bien… pas toujours.

Une caricature réussie, ce n’est pas juste un visage tordu. C’est un équilibre entre l’exagération et la ressemblance, un trait qui capte ce petit truc qui fait qu’on reconnaît la personne au premier coup d’œil… et qu’on éclate de rire en la voyant.

L’humour en dessin, c’est une question de feeling

Je le vois à chaque fois : ce qui fait rire dans une caricature, ce n’est pas seulement les proportions qu’on pousse, c’est ce qu’on capte de la personne.

Certains ont un regard pétillant, un sourire en coin, une posture qui en dit long. D’autres ont une attitude naturellement théâtrale, des gestes qu’on peut presque exagérer à l’infini. C’est là que tout se joue.

Si une caricature est juste un empilement de traits exagérés, ça peut vite tomber à plat. Mais si on arrive à retrouver ce petit truc unique, ce détail qui fait dire “Ah ouais, c’est trop toi !”, alors là, c’est gagné.

Trop, c’est trop (et pas assez, c’est …)

J’ai déjà vu des caricatures où tout était tellement déformé qu’on ne reconnaissait même plus la personne. Est-ce que ça fait rire ? Peut-être… mais ça n’a plus d’intérêt.

Le vrai défi, c’est de trouver le bon dosage. Pousser juste ce qu’il faut pour que la personne se reconnaisse, mais avec un twist humoristique qui fait mouche.

Parfois, c’est un regard malicieux qu’on accentue, d’autres fois c’est un sourire qu’on tord légèrement, une posture qu’on pousse un peu plus. Mais toujours en gardant ce qui fait l’essence de la personne.

Numérique ou papier, l’important c’est le trait

Je ne commence pas toujours sur papier. Parfois, l’idée est là, je la lance directement sur la tablette, et c’est parti. D’autres fois, j’aime griffonner un premier croquis, chercher la bonne pose, sentir la dynamique avant de me lancer.

Mais ce qui est sûr, c’est que l’humour d’une caricature ne dépend pas du médium, mais de l’intention.

En numérique, j’aime jouer avec un effet aquarelle, un peu flou, un peu vivant, comme un croquis qui aurait pris vie. Ça donne du mouvement, du dynamisme, ça évite cet effet trop figé qui peut casser le côté spontané d’une caricature.

Si je devais résumer, une caricature humoristique, ce n’est pas juste un dessin qui déforme. C’est un dessin qui raconte une histoire, qui capte une personnalité en quelques traits.

Parce qu’au final, ce qui déclenche le rire, ce n’est pas l’exagération, c’est la justesse.